Au quotidien, nous sommes nombreux à évoluer dans des environnements où la sécurité au travail dépend directement de l’adhérence de nos chaussures. Les sols glissants, imprégnés d’eau, d’huiles ou de détergents, représentent un risque permanent de chute et d’accident. Face à cette réalité, le choix des semelles de sécurité ne doit rien laisser au hasard. Comprendre les normes, évaluer les risques spécifiques de chaque activité et privilégier des modèles à la fois sûrs et confortables sont des étapes essentielles pour garantir la sécurité de chacun. Plongeons ensemble dans les critères techniques et les innovations qui permettent de faire le bon choix, en toute connaissance de cause.
Que savoir des différences entre les normes SRA, SRB et SRC ?
Les normes SRA, SRB et SRC, référencées par la norme EN ISO 20345, définissent les exigences de résistance au glissement des chaussures de sécurité. Chaque marquage correspond à des tests précis, réalisés sur des surfaces et avec des agents glissants différents. Bien choisir sa semelle implique de comprendre ces distinctions et de les mettre en perspective avec les contraintes du terrain. Nous vous invitons à consulter ce guide complet sur les normes des chaussures de sécurité pour approfondir ce sujet.
| Norme | Type de sol testé | Agent glissant | Critère d’adhérence | Utilisation recommandée |
|---|---|---|---|---|
| SRA | Sol céramique | Eau + détergent | ≥ 0,28 (talon), ≥ 0,32 (plat) | Présence d’eau, détergents |
| SRB | Sol acier | Glycérine (huile) | ≥ 0,13 (talon), ≥ 0,18 (plat) | Présence d’huiles, graisses |
| SRC | Céramique + acier | Eau + détergent + huile | SRA + SRB | Environnements mixtes |
À l’heure actuelle, la norme SRC regroupe les exigences SRA et SRB, offrant ainsi une protection globale contre les risques de glissade sur sols humides et huileux. Ce marquage est souvent privilégié dans les milieux où les conditions de sol varient ou sont difficiles à anticiper.
Comprendre les nouveaux marquages (SB, SR)
Depuis la révision de la norme EN ISO 20345:2022, le paysage normatif évolue. Désormais, le marquage SB (Safety Basic) intègre d’office la résistance au glissement sur sol céramique, tandis que le marquage SR remplace l’ancien SRB. Le test SR s’effectue sur un sol carrelé avec de la glycérine, simulant ainsi des conditions réelles de présence d’huile sur des surfaces dures. Cette évolution simplifie la lecture des étiquettes et renforce la sécurité, car chaque chaussure certifiée SB répond déjà à un niveau de base d’adhérence.
Pour les utilisateurs, cela signifie que la vigilance doit porter sur les marquages additionnels, afin de sélectionner une semelle parfaitement adaptée à l’environnement de travail. Nous recommandons de vérifier systématiquement la présence de ces nouveaux marquages, gage d’une conformité aux exigences actuelles et d’une meilleure protection.
À chaque norme, son environnement
Le choix de la norme doit toujours être guidé par la réalité du terrain. En industrie agroalimentaire, où les sols sont souvent mouillés et savonneux, une semelle SRA ou SRC s’impose. Dans le BTP ou la maintenance industrielle, où les projections d’huiles sont fréquentes, la norme SRB ou SRC reste la plus appropriée. Les environnements médicaux, caractérisés par des sols lisses et nettoyés régulièrement, nécessitent une semelle à forte adhérence, souvent normée SRA.
Pour les métiers exposés à des risques multiples, comme la logistique, la maintenance ou la chimie, la polyvalence d’une semelle SRC garantit une sécurité optimale sur l’ensemble des surfaces rencontrées. Notre avis : il vaut mieux opter pour une protection élargie, quitte à dépasser légèrement les exigences minimales, plutôt que de sous-estimer les risques potentiels de glissade.
Évaluez les risques spécifiques à votre environnement de travail
Avant de choisir une semelle de sécurité, nous devons procéder à une analyse approfondie des risques présents sur le lieu de travail. Cette démarche permet d’identifier les dangers réels et de cibler les caractéristiques techniques indispensables à la semelle. L’observation du terrain, l’échange avec les utilisateurs et la prise en compte des retours d’expérience sont des leviers efficaces pour affiner le choix.
Pour guider cette évaluation, il convient de recenser les principaux risques auxquels nous sommes exposés. Voici une liste à puce qui synthétise les facteurs à considérer :
- la présence d’huiles, de graisses ou d’hydrocarbures sur les sols,
- l’humidité persistante liée à des lavages fréquents ou à des infiltrations,
- l’utilisation de détergents ou de produits chimiques,
- la nature du sol : lisse, meuble, accidenté, extérieur ou intérieur,
- la fréquence des déplacements et durée d’exposition,
- les températures extrêmes (froid ou chaleur au niveau du sol),
- le risque de perforation ou de coupure.
En confrontant ces risques aux propriétés des semelles disponibles, nous pouvons établir un cahier des charges précis et éviter les erreurs de sélection.
Adapter la semelle au type de sol
La morphologie de la semelle influe directement sur son efficacité antidérapante. Sur un sol lisse et propre, typique des laboratoires ou de la logistique, une semelle plate, dotée d’une large surface de contact, optimise la stabilité. Les matériaux comme le caoutchouc offrent une excellente adhérence, surtout lorsque les crampons sont serrés et peu profonds.
Pour les sols meubles ou salissants, comme en extérieur ou sur les chantiers, il est préférable d’opter pour une semelle à crampons larges et espacés. Cette configuration favorise l’évacuation des fluides et des débris, limitant ainsi l’encrassement et la perte d’adhérence. Certains modèles intègrent des structures autonettoyantes, qui facilitent le maintien de la performance antidérapante tout au long de la journée.
Ne pas négliger l’entretien et le remplacement
L’efficacité d’une semelle de sécurité dépend aussi de son entretien. Une semelle encrassée ou usée voit ses propriétés antidérapantes diminuer, exposant l’utilisateur à un risque accru de chute. Nous conseillons de nettoyer régulièrement les interstices à l’aide d’une brosse douce et de vérifier l’état général de la semelle à chaque usage.
Il est recommandé de contrôler les semelles tous les six mois et de les remplacer au moins une fois par an, ou dès l’apparition de signes d’usure prononcés. Certains fabricants proposent même des témoins d’usure intégrés, facilitant le suivi du niveau de sécurité. L’alternance entre plusieurs paires, surtout dans les environnements très sollicitants, prolonge la durée de vie des semelles et garantit une protection constante.
Alliez sécurité, adhérence et confort pour un usage intensif
La sécurité ne doit jamais se faire au détriment du confort. Une semelle de sécurité performante doit offrir un maintien optimal, absorber les chocs et répartir la pression de manière homogène. Le choix des matériaux, la forme anatomique et la capacité d’absorption d’énergie au talon sont des critères déterminants pour prévenir la fatigue et les troubles musculo-squelettiques lors d’un usage prolongé.
Nous recommandons de porter une attention particulière à la respirabilité des matériaux et à la qualité de la semelle intérieure. Une bonne ergonomie, associée à un soutien de la voûte plantaire, améliore la posture et réduit les douleurs, même lors de longues journées debout ou en mouvement. La pointure doit être parfaitement adaptée, car une chaussure trop grande ou trop petite compromet la stabilité et l’efficacité de la semelle.
Les technologies au service de la sécurité et du confort
L’innovation joue un rôle clé dans l’évolution des semelles de sécurité. Les dernières générations intègrent des matériaux composites, des structures multicouches ou des systèmes d’absorption d’énergie avancés. Certaines semelles, comme la technologie TIO ou les modèles autonettoyants, combinent plusieurs couches aux propriétés complémentaires, offrant à la fois souplesse, stabilité et résistance à l’usure.
D’autres avancées, telles que les semelles CLEAN à structure tubulaire, maximisent l’accroche tout en empêchant l’accumulation de saletés. Les microbulles d’air intégrées dans certains matériaux participent à l’amorti et au confort, tandis que les traitements antibactériens et antistatiques renforcent l’hygiène et la sécurité globale de la chaussure.
Bien choisir selon l’intensité d’utilisation
L’intensité et la fréquence d’utilisation sont des paramètres à ne pas négliger. Pour un usage occasionnel, un modèle standard, conforme aux exigences minimales, peut suffire. En revanche, pour une exposition quotidienne et prolongée à des milieux glissants ou huileux, il est préférable de sélectionner des semelles haut de gamme, dotées de toutes les protections additionnelles nécessaires.
Nous conseillons d’alterner entre plusieurs paires de chaussures, afin de permettre aux semelles de sécher et de retrouver leur forme initiale entre deux utilisations. Cette pratique limite l’usure prématurée et maintient un niveau de sécurité optimal. Pour finir, n’hésitez pas à tester différents modèles et à solliciter l’avis de vos collègues ou de votre responsable sécurité pour affiner votre choix en fonction des retours terrain.




